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Saga Corona
Saison 2, épisode 2 : 1er Bilan 2021

Faut-il comparer les réservations brutes de Janvier 2021 à celle de Janvier 2020 ? 
Ou bien le tableau serait plus fidèle si l’on retranchait les réservations de janvier 2020 annulées au printemps ?
Nous avons fait le choix de vous livrer les deux, mon capitaine.
C’est la même histoire racontée selon deux points de vue.

Partie 1 : Le Panel
Il s’agit de la photographie « Panel » des réservations de la période 1er octobre 2020 – 8 février 2021 par rapport à la même période de l’année dernière.
Les statistiques sont, comme nous le faisons traditionnellement, issues du panel directement alimenté par les réservations du système Secureholiday.

Partie 2 : La Business Intelligence
Il s’agit d’une photographie extrapolée avec notre outil de Business Intelligence (BI).
Nous travaillons ici un échantillon plus réduit issu de la suite CRM-BI-RM de Ctoutvert et nous comparons les réservations de 2021 à celles de 2020 mais sur ces dernières, nous avons retranché celles qui ont été annulées au printemps dernier.
Il faut prendre en compte que cet échantillon est plutôt composé d’établissements 4 et 5 étoiles.

Plus de détails sur les deux méthodes en fin de cette news.

Partie 1 : Le Panel

La tendance Brute en France

Le comparatif 1er Octobre – 8 février 2021 vs 2020 en CA présente une baisse de 49 % des réservations pour la France. En Europe du Sud, c’est la France qui s’en sort le mieux comparée à ses voisins Italiens et Espagnols dotés d’un marché domestique bien plus faible.

Le contexte Europe du Sud

La France en CA est à -49% alors que l’Italie et l’Espagne sont respectivement à -60% et -70%. En réservation, les chiffres sont encore plus bas puisque les réservations se concentrent sur Juillet Août, presque aucun séjour d’avant saison. Le panier moyen est en hausse significative.

Le contexte Europe du Nord

Les chiffres des destinations du nord de l’Europe sont sensiblement meilleurs, notamment pour le Benelux mais il faut se méfier de conclusions trop hâtives.

En volume, cette tendance ne représente absolument pas un basculement de la demande du Sud vers le Nord. La capacité d’accueil des campings de ces pays nordiques est sans commune mesure avec la masse d’offre que la France, l’Italie et l’Espagne cumulées représentent.

Point d’étape 

Les chiffres sont en forte baisse par rapport à l’année dernière mais … Les Early booker Néerlandais et Allemands sont majoritairement en position d’attente et restent des prospects pour les mois à venir en fonction bien évidemment de l’évolution des conditions sanitaires.

Légère amélioration sur ce début février …

Après la dégradation de janvier, les premiers chiffres de février s’améliorent.

Cependant, si l’on compare ce chiffre à celui du printemps dernier et au 1er confinement, on peut affirmer que l’impact du Covid est moins fort aujourd’hui qu’en mars dernier. Les situations sanitaires plus lourdes dans la quasi-totalité des pays Européen n’entraînent pas des chutes de 95% des ventes comme nous l’enregistrions en mars dernier.

Impact : Le printemps plus impacté (pour le moment)

Rien de surprenant, les Earlybooker se positionnent le plus souvent sur la haute saison d’été. Cette année, la demande pour les séjours ou courts séjours de printemps est plus affectée en raison des incertitudes. C’est la baisse de la demande hors saison qui impacte favorablement le panier moyen. Clairement, cette hausse du panier moyen est un effet collatéral de la situation sanitaire, pas un indicateur positif.
Pour autant, la demande pour les week-ends de printemps est latente. En dernière minute, si les conditions sanitaires sont favorables, il faut s’attendre à une explosion de la demande.

Impact : Pas de différence entre emplacement et locatif

Si le Earlybooking est traditionnellement plus Locatif qu’Emplacement, l’impact Covid en ce début de commercialisation 2021 n’est pas plus fort en emplacement qu’en locatif.
Ce point est à suivre. La Covid en 2020 a plus affecté la demande en emplacement qu’en location.
Si cette tendance se maintient, cela anticipe une progression plus soutenue pour l’emplacement en mai-juin 2021.

Impact :  Le haut de gamme moins impacté

La différence n’est pas extrêmement sensible.
Depuis toujours, la demande Early Booking est plus dirigée vers le haut de gamme.
Cette année, on enregistre une baisse moins forte à mesure que le nombre d’étoile augmente.
La volumétrie pour le 0 à 2 étoiles est très faible.

Impact :  Des régions plus préservées

Nous retrouvons dans ce trio de tête des régions qui souffrent le moins, les destinations qui sont traditionnellement les plus Early bookées de France. Clairement, malgré l’incertitude, des consommateurs veulent anticiper leurs réservations par crainte d’une ruée vers leurs destinations qu’ils savent en tension.
Les chiffres ne sont pas présentés ici mais si on croise 5 étoiles et Languedoc par exemple la baisse est inférieure.

Impact :  Des régions qui souffrent plus

A l’opposé, les régions qui ont bénéficié d’une forte demande en dernière minute l’année dernière, notamment les régions et départements d’intérieur étiquetés moins « populaires » souffrent pour le moment. Les consommateurs supposent probablement qu’il y aura de la place même en se décidant plus tard.
Là aussi, le haut de gamme souffre moins.

… et beaucoup d’hétérogénéité !

Et pour être honnête (sans dévoiler de secret), les moyennes que nous présentons cachent des disparités rarement vues dans nos statistiques. Il y a des établissements qui enregistrent des écarts à la moyenne étonnants, tant à la hausse qu’à la baisse, sur une même destination.
Il y a là un point qu’il faut dire : les politiques de prix, de services, les conditions générales de vente et d’annulation, les mécaniques de réassurance, les politiques de fidélisation, les outils et stratégies CRM impactent les chiffres, tout autant ou presque que l’environnement sanitaire …

Partie 2 – La Business Intelligence

 PREAMBULE IMPORTANT

Dans ce chapitre, nous changeons d’outil d’analyse et de périmètre.
Nous vous livrons des données issues de la suite de service CRM-BI-RM de Ctoutvert.
Voici les différences :

  • 170 campings dans le périmètre BI au lieu de 1750 pour le Panel Secureholiday
  • Uniquement des 4 et 5 étoiles dans le Périmètre BI au lieu d’une répartition équilibrée de 0 à 5 étoiles pour le Panel Secureholiday
  • Une activité commerciale « CRM » et « fidélisation » plus intense que la moyenne liée à l’usage de l’outil CRM-BI-RM de Ctoutvert à titre individuel ou via leurs chaines.
  • Une forte représentation des chaines volontaires

    Donc le périmètre « BI » surperforme par rapport au panel classique. Si les chiffres BI en tant que tels ne sont pas des indicateurs représentatifs de la moyenne, les tendances fines qu’ils décrivent sont éclairantes et le seront de plus en plus dans les prochaines semaines.
    Dans quelques semaines (en mars), nous comparerons des réservations 2021 avec les réservations de mars 2020 qui étaient en chute de 95%. Dans cette hypothèse, on risque d’annoncer des progressions de 600% vs N-1 alors que le niveau des réservations resterait à -50% vs N-2.
    Dans quelques mois, nous devrons comparer des réservations de mai 2021 avec une activité N-1 qui était plus impactée par les annulations que par les réservations. Certains campings ont fait 80% de plus de réservations pour un CA en basse de 30%.
    Voilà pourquoi, nous mettons en parallèle un suivi, moins précis statistiquement, mais qui intègre l’activité d’annulation de l’année dernière.

Nota :
Nos clients BI-RM vont recevoir ce lundi 15 février une extraction individualisée de ces chiffres, nous restons à disposition pour les commenter.

Une tendance globale BI 4 et 5 étoiles non corrigée

Ce chiffre est à comparer au -49% du panel.
Le périmètre d’analyse BI regroupe des campings qui performent mieux que la moyenne du panel.
La lecture est la suivante : lorsque le Panel Secuholiday présente une baisse de -49%, un panel de 4 et 5 étoiles, plus actif sur des stratégies groupes ou individuels CRM, passe à -25%

La tendance globale BI Extrapolé (annulations printemps 2020 déduites)

L’impact est majeur. Les réservations de 2020 étaient très largement issues de consommateurs nord Européen qui ont beaucoup annulé par la suite.
La lecture de ce chiffre est la suivante : lorsque le périmètre BI brut recule de -25%, ce chiffre corrigé passe quasiment à l’équilibre (-2%) en excluant de la comparaison les annulations de 2020.
Si on applique le décalage en nombre de points du périmètre BI au Panel Secureholiday,
la baisse de -49% indiqué dans la partie 1 – Le Panel serait ajusté à -26%.

La tendance globale BI Extrapolé élargie

L’outil d’analyse BI est capable d’aller plus loin. Il est possible d’intégrer aussi les linéaires, les résidents, et plus largement toutes les autres provenances de CA hébergement. La plupart sont des amortisseurs de conjonctures. Nous avons fait le choix de réintégrer seulement les linéaires.
Dans cette hypothèse, on enregistre que globalement les campings ont tenté d’élargir les intermédiations, notamment par le linéaire.
L’augmentation du CA linéaire est de 28% et l’impact sur le chiffre d’affaires au 8 février, annulations 2020 incluses et linaires 2020 et 2021 compris, montre un chiffre qui se positionne à +4%.

Point d’étape

Impossible de faire un bilan ou une conclusion.
Verre à moitié vide ? A moitié plein ? C’est plus une question de trésorerie que de statistique !
Nous allons dans les semaines à venir vous livrer d’autres chiffres. Ils seront probablement de plus en plus complexes à suivre car le périmètre de comparaison sera de plus en plus délicat.
Cependant, il y a de quoi être porté par l’optimisme (mesuré).
D’abord, parce que ce n’est pas plus cher que le pessimisme et que c’est bon pour la santé.
Parce que l’impact de la situation sanitaire sur le comportement des consommateurs est moins important à situation relativement comparable qu’en 2020.
Parce que le besoin de vacances est énorme.

J’ajoute enfin que traiter et mettre en forme ces chiffres, issue de 2 bases statistiques différentes, est un gros travail collectif. Plus de 8 personnes chez Ctoutvert participent à l’élaboration de cette News. Je voulais tous les remercier sincèrement et vous faire savoir leur implication et leurs expertises.

Quelques filtres supplémentaires :

Panel Secureholiday : 1750 campings répartis sur 8 pays, de 0 à 5 étoiles – avec une sur-représentation des 3, 4 et 5 étoiles par rapport aux autres catégories – observés sur les réservations des deux dernières saisons

Panel BI : 170 établissements utilisateurs de notre outil de Business Intelligence (suite CRM-BI-RM) dont l’activité est analysée afin de compléter notre point statistique en intégrant l’incidence des annulations du printemps 2020 dans la situation actuelle.

Saga Corona
Saison 2, épisode 1 : La route est droite mais la pente est rude !

Saga Coronavirus Saison 2 Episode 1

La grille de lecture des statistiques Saga Corona relève de plus en plus de l’analyse psychologique ou de géo-sociologie que d’une expertise strictement mathématique. La tendance n’est pas bonne. On pouvait s’en douter, elle est aussi fragile car les volumétries en octobre sont faibles (moins de 5% des réservations annuelles dans notre panel). Cependant, lorsque on s’attache à ces détails, ceux où le diable se glisse… on peut y lire pas mal de choses.

Malgré l’incertitude sanitaire, octobre se maintenait :

La tendance de réservation en octobre était négative mais encore correcte grâce au départ immédiat. Manifestement, jusqu’en dernière minute (avant le confinement) les établissements ouverts ont trouvé des clients pour les dernières vacances d’automne.

Mais l’annonce du confinement impacte immédiatement les comportements d’achat :

Les chiffres s’effondrent en même temps que le confinement est déclaré début novembre. A ce titre, il faut tenir compte du fait que tous nos voisins, à quelques jours près, ont été confinés avec des mesures globalement similaires. La vision à long terme est obscurcie par le confinement et l’agenda devenus incertains.

Statistiques des réservations par marché émetteur :
L’ensemble des marchés émetteurs sont dans le rouge depuis le 1er octobre. La situation est globalement identique partout en Europe, même cause, mêmes effets à des degrés divers !

Pour le sud de l’Europe :

La demande italienne est la plus fortement impactée par le retour de la crise sanitaire. La Suisse est aussi fortement touchée.

Pour le nord de l’Europe :

Les tendances pour les pays émetteurs du Nord sont relativement alignées sur une forte baisse. On note que le Danemark est le pays le moins impacté.

Mais les « very Earlybooker » nord-européens ne changent pas totalement leurs habitudes. Ils réservent encore mais plus près de chez eux !

Si les réservations des destinations des pays du sud sont en forte baisse

Les campings allemands, autrichiens et suisses ainsi que ceux du Benelux enregistrent actuellement un fort dynamisme de la demande.

Les allemands, et plus généralement les marchés nord-européens, sont toujours les premiers à réserver. On peut constater qu’ils ajustent rapidement la nature de leur demande sur des destinations domestiques. Ne pouvant pas partir à Noël au soleil, peut-être pas non plus en février, ils réservent chez eux, dans des structures capables de les recevoir en hiver. Ces réservations en forte hausse ne concernent pas pour l’instant le printemps-été 2021.

Puis lundi dernier, le 9 novembre, on nous annonce un possible vaccin…

Les bourses s’envolent… Et les consommateurs se disent que les vacances à destination libre et ouverte reviennent dans le champ des possibles ? Quel impact ?
Ralentissement de la demande domestique au profit de l’étranger, du sud ? Ralentissement de la demande domestique au profit de personne tant que l’agenda vaccins ne se précise un peu ?

Saga Coronavirus
Episode 13 : L’hétérogénéité

« Saga Corona » avait été conçue, à la publication de l’épisode 1 en mars dernier, comme une série qui ne devait pas avoir de suite. Ce ne sera une surprise pour personne que la saison 1 appelle une saison 2 que nul n’attendait avec impatience.
Voici donc le dernier épisode de la saison 1 avec en guest star les chiffres de BDO livrés par Olivier Gautron. Cette première collaboration BDO/Ctoutvert a pour but de confronter des chiffres avec des angles métiers différents et… des résultats qui se rejoignent.
Pour BDO, nous vous présentons les pré-bilans de plus de 130 établissements sur les 200 suivis pour lesquels nous avons pu traiter l’information à ce jour. Côté Ctoutvert, nous vous livrons pour la première fois les chiffres issus de l’outil de BI (Business Intelligence) de notre suite CRM – BI – RM, sur un panel de près de 260 campings.
Notre objectif est bien de dresser un bilan synthétique, mais celui-ci ne peut se résumer à une seule tendance tant la moyenne reflète rarement, et particulièrement cette année, les résultats individuels.
Et, vous l’avez compris, la semaine prochaine… La saison 2 commence (doucement) !

Un verre plutôt rempli qu’à moitié vide

La tendance générale est similaire entre panel BDO et panel Ctoutvert, sur l’ensemble de la saison. Ce chiffre est le plus mauvais jamais publié depuis que Ctoutvert livre son panel. Il est aussi inespéré si on se positionne 6 mois plus tôt. Le delta entre les résultats de BDO et de Ctoutvert est essentiellement lié à l’échantillonnage. Cette saison 2020 jusqu’à fin février s’annonçait plutôt très bien, puis nous avons tous vécu le gel des réservations pendant plus de 3 mois, une vague de dernière minute refaisant tout ou partie du retard cumulé et une fin de saison sans été indien … mais plutôt le retour de l’incertitude et l’absence des étrangers.
2020 restera un cauchemar pour le tourisme en général, le camping lui a su relativement passer entre les gouttes.

Mais les réalités sont très disparates

Pour chaque saison, il y a des gagnants au-dessus des courbes et d’autres en dessous. Mais le delta cette année est sans commune mesure avec une année « normale ».
Si l’on regarde dans le détail, les situations sont toutefois bien plus hétérogènes que ne le laisse penser la tendance globale. Une amplitude de 71 points sur le panel BDO, de 112 points (!) sur celui de Ctoutvert, reflète la complexité démesurée de cette saison pour les acteurs de l’HPA.

Sans livrer des détails confidentiels, voici quelques éclairages qui expliquent une part importante de ce delta :

  • Les destinations traditionnellement populaires et vues comme telles, ainsi que plus spécifiquement les établissement perçus comme « à succès » (les gros 5 étoiles notamment) ont pu souffrir d’une vision plus anxiogène, là où les destinations vertes ont globalement moins souffert (voire gagné).
  • La dépendance des clientèles étrangères est également une clé de lecture majeure de la situation particulière des établissements, pénalisant encore les campings 5 étoiles et impactant de manière notable les fréquentations à compter du 15 août.
  • Les emplacements nus se sont très mal vendus et cela a pu avoir un impact majeur sur les terrains présentant une majorité de ce type (on peut voir des baisses significatives de l’ordre de 30 à 40%) et d’autant plus quand ces emplacements nus se commercialisaient avec de la clientèle étrangère. Comparativement, la commercialisation des emplacements locatifs (souvent en ultra dernière minute) a pu dans certains cas permettre de limiter la baisse globale.

D’ordre générale, la diversification de sa clientèle est un facteur de stabilité. Cette année, le marché domestique était la clé.

Une saison trop courte, août n’a pas tout sauvé !

Si l’on concentre l’agenda sur les 4 mois d’ouverture des campings (Juin-Septembre), la performance s’équilibre à -14%.

Selon BDO :
Les impacts de cette baisse de chiffre d’affaires sur les résultats comptables ne seront pas systématiquement identiques à la baisse réelle, car certaines économies de charges ou de décalages de crédits baux peuvent permettre pour certains campings de présenter des résultats comptables moins catastrophiques qu’attendus. Pour ceux qui malheureusement verront leur résultat comptable fortement impacté par cette baisse d’activité, il sera nécessaire d’étudier avec leurs conseils toutes les opérations et présentation de comptes qui leur permettront de rassurer leurs partenaires bancaires. Il nous semble également nécessaire de pouvoir leur donner des projections sur les 5 années à venir permettant de visualiser la capacité du camping à supporter cette saison très compliquée.

Les campeurs traditionnels n’ont pas été rassurés !

Les chiffres sont sans appel. Le camping traditionnel n’a pas offert une capacité de réassurance nécessaire pour faire le plein. La défiance est surtout venue de l’étranger… Car les campeurs viennent surtout d’Europe du Nord.

Olivier GAUTRON de BDO précise :
Les emplacements nus se sont mal vendus. Cela a pu avoir un impact majeur sur les terrains présentant une majorité de ce type d’hébergement (Jusqu’à – 40%) et ce d’autant plus quand ces emplacements nus se commercialisaient avec de la clientèle étrangère. Comparativement, la commercialisation des locatifs (souvent en ultra dernière minute) a pu dans certains cas permettre de limiter la baisse globale.

Mais les loueurs ont porté l’économie de la filière !

Clairement, les résultats français sont portés par la demande domestique locative. Nous n’avons pas le volume de data suffisant pour faire un comparatif statistiquement juste. Cependant, la performance de chaque destination dépendait cette année essentiellement de la force de son bassin domestique. Les campings néerlandais, allemands font la saison du siècle. La France, qui a su développer sa clientèle domestique locative depuis 20 ans maintenant, ne s’en sort pas trop mal. L’Italie et l’Espagne sont nettement plus en recul.

Parlons méthodologie…

BDO et Ctoutvert se sont interdit de filtrer sur des marques car les statistiques sont éclairantes mais jamais ne doivent devenir des outils concurrentiels. Cette dimension est capitale et ceci est par ailleurs une recommandation de la FNHPA. A ce titre, nous avons intégré des établissements de chaînes, mais en limitant toujours la part des réseaux utilisant notre outil de BI à 50 % de leurs parcs afin qu’aucun d’entre eux ne pèse sur les chiffres au-delà de leur poids respectif sur le marché. Donc, l’outil livre, par nature, des chiffres commercialement neutres, mais nous devons remercier les têtes de réseaux Flower, Ciela, France 4 Naturisme et Le French Time de nous avoir donné l’accord pour l’incorporation d’une partie de leurs données, afin de partager avec tous ces chiffres.

Saga Coronavirus
Episode 12 : Le trompe l’œil ?

La tendance que l’on enregistre depuis la levée de la barrière des 100 kms le 2 juin est forte et stable. Le retard pris pendant le confinement se réduit. Aujourd’hui, le CA enregistré depuis octobre 2019 s’équilibre à -13% versus la saison 2019, tandis que le 22 avril la baisse était de -22% (hors annulation).
Dans l’hypothèse d’un maintien de ce volume de réservation, on peut viser un chiffre final entre -5% et 0% à la fin du mois d’Août.

Ces bons résultats conjoncturels sont bien sûr portés par la demande domestique, mais depuis 15 jours, comme annoncés dans la saga N°11, l’ensemble des marchés étrangers est maintenant dans le vert. Cette tendance semble cependant moins forte et stable en raison de l’incertitude des conditions sanitaires.

Le niveau de la demande étrangère n’est pas celui de la demande française, mais il constitue un relais intéressant d’autant plus qu’il contribue plus proportionnellement au rattrapage du retard pris sur l’offre d’emplacement traditionnel.

Cependant, selon l’ANWB, une part importante des néerlandais préfère rester dans un rayon de 4 à 5 heures de route de chez eux, ce qui prive le sud de la France d’un bassin de clientèle déterminant sur le volet emplacement notamment.

Dans le schéma ci-dessous, nous pouvons constater que la croissance en CA se fait bien plus au bénéfice des locations que de l’emplacement et de ce fait, bien plus en faveur des établissements qui offrent une majorité de locatifs.

C’est à partir de là que les très bons chiffres de juin 2020 et de la première semaine de juillet doivent être corrigés en fonction des particularités locales, voire individuelles. Plusieurs éléments viennent corriger les chiffres macros et expliquer des situations individuelles bien plus préoccupantes …

Il y a d’abord des spécificités régionales, directement issues du Covid-19 et de la capacité de certaines destinations à réassurer plus que d’autres (voir la carte ci-dessous).

Il y a ensuite et surtout, pour beaucoup d’établissements, un volume d’annulations qui vient drastiquement modifier ces chiffres et ajuster les tendances.
Selon la structure de clientèle, plus ou moins d’étrangers qui ont massivement annulé, selon le poids de la basse saison, qui a généré 100% d’annulation ou de report et, enfin, selon la politique commerciale mise en place (Relation client / Avoir / Remboursement), il faut ajuster les chiffres des réservations en incluant les annulations qui, d’après les gestionnaires que l’on a consulté, vont de -5% jusqu’à -50%.

Comme toujours, les chiffres statistiques sont des moyennes, ils éclairent … mais sont rarement le reflet des réalités individuelles.

Saga Coronavirus
Episode 11 : La nationalisation

Dans la première infographie, on peut voir clairement que le « déconfinement phase II » annoncé le 28 mai par le premier ministre a eu un effet immédiat. Si l’on observe les 14 derniers jours de réservation, le vendredi 28 mai est le jour du basculement. Nous venons d’enregistrer 6 jours consécutifs de forte hausse avec une tendance stable, voir en progression.

Si on entre dans les détails, on peut parler d’une véritable nationalisation de la demande. Dans l’infographie suivante, on peut aisément voir que la totalité de la hausse est portée par la demande domestique française, alors que les étrangers continuent de faire défaut.

Pourtant, il existe des motifs d’espoir pour que la demande extérieure vienne sérieusement renforcer la demande intérieure et fasse passer la progression de forte à majeure, de 2 à 3 chiffres. Quatre raisons pour justifier cet espoir :

D’abord, la demande étrangère se relève, les tendances ne sont plus à -94% comme on pouvait le voir il y a encore 15 jours. Ensuite, les capacités d’accueil aux Pays-Bas et en Allemagne sont insuffisantes. Les campings allemands et néerlandais vont faire la saison du siècle, mais il ne pourront pas accueillir l’intégralité de leur demande domestique. Plus important, le calendrier d’ouverture des frontières vers les pays européens est officiel, et depuis mardi 2 juin, les allemands comme les néerlandais savent qu’ils pourront aller en France, en Italie et en Espagne. (Ce qui n’est pas le cas des danois qui viennent de recevoir de leur premier ministre une consigne de ne pas sortir du territoire avent le 31 août). Enfin, élément que certains trouveront anecdotique, le temps se dégrade fortement dans le nord de l’Europe ; les Pays-Bas seront sous la pluie pendant les 15 prochains jours … De quoi donner l’envie de partir au soleil.

Cependant, comme toujours, il faut apporter des nuances, dans les bonnes comme les mauvaises nouvelles.
Si le niveau de la demande est soutenu, celle-ci n’est pas répartie de manière égale. Comme nous pouvions l’anticiper, les conséquences économiques de la carte COVID verte et rouge de la France que l’on a vu quotidiennement jusqu’à la semaine dernière pénalise fortement pour le moment le quart nord-est de la France. On peut là aussi espérer une amélioration dans les prochains jours. L’actualité va vite et la mémoire est courte.

En synthèse, les perspectives sont clairement passées du morose à l’espoir. La tendance s’installe mais doit encore se renforcer. A suivre …

Saga Coronavirus
Episode 10 : L’ascenseur

Les chiffres historiquement catastrophiques semblent ne plus être à l’ordre du jour. Depuis les annonces du Premier ministre, jeudi 14 mai, les réservations sont reparties après 8 semaines de calme plat. Pour autant, ce n’est pas encore l’euphorie et l’heure n’est pas au rattrapage du temps perdu.

Dans l’infographie ci-dessus, on peut constater que le chiffre d’affaires enregistré est en progression vendredi 15 et samedi 16 mai sur le périmètre des réservations pour les mois de juillet et août 2020. Après l’euphorie de la reprise, le premier dimanche ensoleillé de déconfinement était plus « pique-nique » que « résa en ligne » mais lundi 18 est malheureusement resté à la baisse. La tendance est donc meilleure mais reste préoccupante. Il reste de fortes incertitudes qui, espérons-le, seront levées rapidement, afin de libérer les craintes des consommateurs qui ne savent pas s’ils pourront faire des trajets supérieurs à 100 km. Ils sont encore dans le flou des protocoles sanitaires, des zones rouges, des frontières ouvertes. Espérons que lundi prochain, 25 mai, sera le jour où l’on passera d’un niveau passable à un niveau exceptionnel, capable de commencer à rattraper une partie du retard.

De la demande en juillet / août … De la demande domestique ! L’incertitude sur l’ouverture des frontières. L’interprétation faussée par certains journaux Néerlandais, notamment des propos du Secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne, pèsent fortement sur les résultats actuels avec une absence majeure de réservations provenant de l’étranger.
A l’inverse, la demande française est en progression sensible depuis le 14 mai.

Mais l’absence des réservations de printemps pèse … Dans l’infographie suivante, on compare les réservations des 7 derniers jours avec la totalité des réservations de la même période 2019 qui enregistrait une très forte demande pour les weekends de l’Ascension et de Pentecôte … Sur ce périmètre plus large de comparaison, les chiffres sont sensiblement plus mauvais.

Reste des points d’analyse sur lesquels nous reviendrons dans les prochains jours :

Quel est l’impact des zones « rouge » de la carte de déconfinement sur le remplissage des campings dans le quart nord-est de la France ?

Comment se répartit la demande locative sur la haute saison ? Sera-t-elle suffisamment lissée sur juillet/août, ou hyper concentré du 8 août au 29 août ? La question se pose dans les mêmes termes pour l’emplacement traditionnel. Cette news poursuivra son travail. Dans les prochaines livraisons, nous passerons d’analyses macro à des éclairages plus précis. Il faudra aller chercher le diable … dans les détails.

Saga Coronavirus
Episode 9 : le Réveil

Ce n’est pas encore l’euphorie, mais il faut prendre les bonnes nouvelles quand elles viennent. L’annonce du premier ministre d’hier et les unes des chaînes d’information en continu du soir ont sonné le réveil des réservations, mais il reste du chemin à faire.

Le chiffre de plus 162% en réservations (+296% en CA) est un comparatif par rapport à la veille. C’est à ce titre que l’on parle de réveil, mais la phase de rattrapage n’a pas encore débuté. L’infographie suivante décompose les 7 derniers jours de cette année, du vendredi 8 mai à hier – jeudi 14 mai 2020 – en comparaison avec la même semaine en 2019. Nous pouvons constater que le chiffre d’affaires n’est pas encore en progression par rapport au même jeudi en 2019.

Il existe plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, un acte d’achat de vacances n’est pas instantané, c’est un processus d’achat qui prend plusieurs jours. Ceci laisse à penser que les chiffres de vente dans les prochains jours devraient être en très forte progression, tant l’élasticité de la demande d’hier a été immédiate. Par ailleurs, les annonces du premier ministre n’ont pas levé toutes les interrogations (sur les services, les piscines, les plages, les distances…). Enfin, on compare des chiffres de vente 2020 avec ceux de 2019 : on peut rapidement constater qu’actuellement les réservations du jeudi 14 mai sont des réservations de haute saison alors qu’il y a un an, une large partie des réservations concernaient les weekends de l’Ascension et de Pentecôte. C’est ceci qui explique la progression en CA nettement au-dessus de la progression en nombre de réservation.

En fait, si l’on regarde du côté de la demande étrangère, on peut déjà voir à quoi les chiffres de la destination France pourraient ressembler d’ici 10 jours. Les demandes Néerlandaises, Allemandes et Suisses sont en forte croissance, depuis plus d’une semaine, en raison d’une situation de dé-confinement avancée par rapport à la France. L’infographie suivante décrit par pays émetteur une demande essentiellement domestique. Cette demande est locale, les néerlandais réservent très fortement leurs vacances aux Pays-Bas, idem pour les allemands et les suisses.

On n’a jamais vu un tel bouleversement des structures et des comportements d’achat en quelques semaines. Aujourd’hui, on peut dire que le réveil des réservations a sonné, mais il est bien trop tôt pour avoir une vision claire des semaines à venir, de la demande internationale, des périodes qui constitueront une très haute saison et de celles qui resteront en moyenne saison.

C’est le réveil des réservations, mais pas la fin de cette saga.

Manuel Mirabel / CEO Ctoutvert

Saga coronavirus
Episode 8 : Le flou

Le trafic augmente sur les portails camping pour la 3ème semaine consécutive mais la transformation en réservation ne se fait pas. La tendance reste toujours aussi basse.

Il faut de la clarté politique qui n’interviendra probablement que lorsque la situation sanitaire sera parfaitement maîtrisée.
Il faut probablement attendre que les courbes statistiques Covid-19 descendent franchement pour que celles des réservations remontent.

Saga coronavirus
Episode 7 : Une date

La semaine dernière, nous avions émis une piste (étroite) d’optimisme. Nous la distinguons toujours mais elle ne se concrétise pas encore. Les chiffres sont toujours aussi mauvais, voire pire que la semaine dernière … L’attente de la déclaration du chef de l’état Français à l’issue du weekend de Pâques explique ce recul des réservations. Pour autant le trafic web continuent de remonter, plus encore que la semaine dernière (+80% cette semaine vs semaine précédente sur campingdirect.com).

Que peut-on en conclure ? Que le besoin est là et qu’il est puissant, mais l’incertitude aussi.

Tout se décale pour la grande foire de la dernière minute.

Le monde du tourisme a besoin d’un GO clair et fort, une date fixe.

Saga coronavirus
Episode 6 : Le basculement ?

Rien, absolument rien de tangible ne permet d’affirmer que la sortie de crise est en vue. Les consignes sanitaires nationales, les appels au respect du confinement par le corps médical sont très clairs sur le fait que celui-ci semble être encore là pour 3 à 6 semaines minimum (et qu’il faut le respecter strictement). Il faut aussi ajouter à ce tableau, un dispositif de sortie encore très flou, des annonces contradictoires voire inquiétantes comme celles du ministre des Transports, mardi 7 avril sur France Info.

Pour autant, on a envie de voir, dans cette courbe légèrement moins mauvaise que la semaine dernière, un motif d’espoir. On a le droit de penser que la seule évocation des scénarii de déconfinement dans les médias depuis 4 jours a donné le droit de penser à ses vacances d’été. La mesure du trafic sur des portails tels que Camping Direct, Ucamping et MyCamping , démontre une reprise, même relative, du nombre de visiteurs.

Alors, on peut dire, en retenant son souffle, que le basculement est encore insignifiant, qu’il est fragile mais qu’il a commencé .
Et on prend le risque de parier que les chiffres seront moins mauvais la semaine prochaine et la semaine suivante …
Avant de passer au vert.